Fractures de l’extrémité supérieure de l’humérus
Les fractures de l’extrémité supérieure de l’humérus (ou fracture de l’humérus proximal) sont des fractures fréquentes et plus particulièrement chez la personne âgée présentant de l’ostéoporose.
Chez le patient jeune, elles sont le plus souvent secondaires à un traumatisme violent, dit à haute énergie cinétique.
Elles surviennent le plus souvent après un choc direct sur l’épaule, ou plus rarement après un traumatisme indirect sur la main ou le coude.
L’extrémité supérieure de l’humérus présente des zones de fragilité par lesquels passent les fractures:
- Le col anatomique
- Le col chirurgical
- Les tubérosités (reliefs osseux) sur lesquelles s’insèrent les tendons de la coiffe des rotateurs.
Ces muscles exercent constamment une force sur ces reliefs osseux, ce qui explique que les fragments de la fracture se déplacent fréquemment.
Les fractures de l’extrémité supérieure de l’humérus peuvent être différenciées en :
- fractures extra-articulaires et fractures articulaires
- en fonction du nombre de fragments: 2,3 ou 4 fragments
LE DIAGNOSTIC CLINIQUE:
Votre chirurgien va tout d’abord chercher à connaitre les circonstances de survenue du traumatisme pour avoir une idée de l’importance du choc de votre accident.
Il va ensuite vous examiner:
- Il va chercher une déformation osseuse en regard de l’épaule.
- Il va évaluer l’état de la peau et vérifier qu’il n’existe pas de risque de lésion cutanée due à la fracture.
- Il va chercher une douleur à la mobilisation du membre supérieur.
- Il va enfin vérifier qu’il n’existe pas de problèmes nerveux et/ou vasculaires dus à la fracture.
LE DIAGNOSTIC PARA-CLINIQUE:
La radiographie suffit pour confirmer le diagnostic en mettant en évidence la fracture, le nombre et le type de fragments, le déplacement de ces fragments.
Elle n’est cependant souvent pas suffisante pour décider de la meilleure prise en charge chirurgicale. Votre chirurgien vous demandera alors de réaliser un scanner pour décider du type de traitement à vous proposer et programmer une éventuelle intervention chirurgicale.
LE TRAITEMENT MÉDICAL
En cas de fracture pas ou peu déplacée, le traitement médical est souvent proposé.
Il permet d’obtenir la consolidation de la fracture entre 8 et 12 semaines.
Ce traitement permet d’éviter une intervention chirurgicale.
Il peut arriver que la fracture ne consolide pas en bonne position: on parle alors de cal vicieux, qui peut limiter la fonction.
Le traitement médicale repose sur des moyens de contention :
- le plâtre pendant: il permet de réduire la fracture par son seul poids
- l’écharpe contre écharpe
LE TRAITEMENT CHIRURGICAL:
En cas d’un déplacement important, une intervention chirurgicale peut être proposée. Plusieurs types d’intervention sont possibles:
– ostéosynthèse par plaques et vis ou par clou centro-médullaire
– mise en place d’une prothèse d’épaule anatomique ou inversée
Dans le cas d’une fracture extra-articulaire, de fractures 3 ou 4 fragments chez le patient jeune, l’intervention va consister à réaliser une ostéosynthèse : Pour cela le chirurgien va réaliser une ouverture de la peau. Après avoir mis en évidence la fracture, il va dans un premier temps la réduire (remettre les fragments à leur place), puis il va la fixer, le plus souvent à l’aide de vis, d’une plaque ou d’un clou centro-médullaire (tige métallique mise dans l’os).
En cas de fracture du trochiter, une fixation sous arthroscopie (sous caméra), peut vous être proposée. le fragment est alors fixé par des fils plantés dans l’os grâce à des petites ancres.
En cas de fracture trop complexe pour être synthésée, de fracture touchant la surface articulaire, de fracture 3 ou 4 fragments chez des patients de plus de 70 ans, la mise en place d’une prothèse peut être la meilleure indication. Chez le patient jeune, on essaiera dans la mesure du possible de proposer une prothèse anatomique.
Chez le patient âgé, on préviligira la mise en place d’une prothèse inversée. Il s’agit d’une prothèse qui modifie l’anatomie de l’épaule et permet une récupération plus rapide.
Pour cela le chirurgien va réalisé une ouverture de la peau en avant de l’épaule.
Il va écarter les fragments pour mettre en place la prothèse.
En fin d’intervention, il va refermer les fragments et les fixer sur la prothèse.
Cela permet de repositionner les insertions des muscles en bonne position et de restituer la fonction.
VOTRE INTERVENTION:
Elle peut se faire en ambulatoire, mais nécessite souvent une hospitalisation courte de 48 à 72h00. Cette intervention sera réaliser sous anesthésie générale complétée par une anesthésie loco-régionale pour contrôler votre douleur après la chirurgie.
Une écharpe stricte est mise en place pour lutter contre la douleur pendant au maximum 6 semaines. La mobilisation de votre bras est autorisée en fonction de votre intervention chirurgicale et des radiographies de contrôle que votre chirurgien contrôlera lors des consultations de suivi.
Cette mobilisation sera à débuter avec l’aide de votre kinésithérapeuthe.
La reprise des activités se discutera en fonction de chaque patient et de son évolution clinique et radiographique.
Comme pour toute chirurgie, des complications diverses (infection, complications vasculaires, nerveuses, raideur…) sont toujours possibles. Mais votre équipe chirurgicale est là pour limiter au maximum ces risques et remédier avec vous à un éventuel problème.