Spécificité de l’omarthrose
L’épaule est l’articulation la plus mobile de l’organisme puisqu’elle permet de positionner le membre supérieur, et en premier lieu la main, sur quasiment 360°. En plus de cette mobilité, l’épaule se doit d’être forte pour permettre le soulèvement d’objets lourds ou les efforts de grimpé, et endurante pour maintenir le bras en suspension dans les gestes simples du quotidien comme l’habillage, le coiffage ou la toilette.
Quelle solution chirurgicale?
Lorsque l’usure est centrée, une prothèse anatomique ressemblant à l’articulation de l’épaule est logique. En revanche, lorsque l’usure est excentrée une prothèse reproduisant la forme de l’articulation aura un comportement identique avec une tendance inévitable à passer au dessus de l’articulation. Ainsi en cas de rupture massive de la coiffe des rotateurs, toute tentative de remplacement par un dispositif « anatomique » se soldera inévitablement par un échec rapide.
Heureusement, dans les années 90 un concept révolutionnaire, inventé par un français le Pr Grammont a permis de s’affranchir de la coiffe des rotateurs. Il s’agit de la prothèse totale inversée. Il a littéralement inversé la biomécanique de l’épaule en positionnant la boule sur l’omoplate, et la surface plane sur l’humérus. Grâce à cette astuce, l’épaule peut fonctionner sans son plafond naturel car l’humérus est en permanence « redescendu » par la boule et se retrouve maintenu en face de la glène.
Si la prothèse inversée permet à l’épaule de fonctionner sans la coiffe des rotateurs, en revanche elle ne permet pas de la remplacer. La conséquence est la persistance d’une fatigabilité pour les gestes en hauteur. Pour cette raison, il est préférable d’opter, tant que c’est possible, pour la prothèse anatomique.